combat
Prenez votre place. Des chaussures
qui conviennent à la prière comme à la guerre.
À 15 ans, j’ai annoncé mon homosexualité. J’ai demandé à l’aumônier de mon école catholique si je pouvais coller une affiche pour un groupe de jeunes queers nommé « 1 sur 10 » – en référence à la statistique connue selon laquelle 10 % des gens seraient queers. Il a nié le chiffre, disant qu’il était basé sur les hommes en prison, et refusé que je colle l’affiche.
J’étais enragé.e. Son refus ignorant me privait, comme d’autres jeunes, d’un groupe de soutien vital. J’ai donc trouvé un autre moyen d’expression : mon corps. Je me suis rasé la tête et j’ai cessé de raser mes jambes et mes aisselles.
Je marchais dans les couloirs, communiais et priais en short militaire et en bottes de combat.
Après tout, j’étais en guerre. Un rappel vivant de l’existence de la jeunesse queer. On ne nous effacerait pas.